Fausto Coppi, né à Castellania (Piémont) en 1919, n’était pas seulement un formidable coureur : il a inventé une nouvelle manière de faire du vélo, mêlant audace, modernité et charisme. Du jeune prodige frappé par la guerre à l’internationalement reconnu « roi de l’échappée », son parcours bouscule les conventions et redéfinit le cyclisme d’après-guerre.
Son destin est marqué par un doublé historique en 1949 (Giro + Tour de France), un palmarès hors norme, des expérimentations techniques… et une vie personnelle passionnelle, entre amour et scandale.
Une ascension fulgurante
Repéré dès l’adolescence grâce à sa force naturelle et sa discipline, Coppi devient pro en 1940 avec Legnano et remporte son premier Giro l’année suivante. Mais c’est bien en 1949 qu’il frappe un grand coup : premier coureur à remporter le Giro et le Tour la même année. Il réitère cet exploit en 1952.
Il remporte au total :
- 5 Tours d’Italie
- 2 Tours de France
- 3 titres de champion du monde
- Toutes les Classiques Monument (Milan-San Remo, Paris‑Roubaix, Tour de Lombardie…)
Ce qui le rend unique ? Sa capacité à s’imposer dans la montagne comme sur le plat, mais aussi en contre-la-montre, grâce à des performances exceptionnelles lors d’échappées solitaires.
Le style et la tactique d’une époque
À l’ère des bivouacs et des routes non goudronnées, Coppi instaure une modernité radicale :
- Diététique rigoureuse (il consulte médecins et nutritionnistes), à une époque où ces pratiques sont rares
- Entraînement structuré pour combiner puissance et endurance
- Adoption précoce des amphétamines—une pratique à l’époque répandue mais moins connue aujourd’hui
- Innovations techniques : roues profilées, vélos adaptés (tubes Columbus sur Bianchi), réglages sur-mesure
Mythique Campionissimo et son vélo céleste
Au sommet de sa gloire, il court chez Bianchi, arborant fièrement la couleur celeste qui deviendra iconique. Sa gapette assortie, parfois sous la visière relevée, lui vaut le surnom respectueux de Campionissimo (le grand champion). Portraits d’époque le montrent au départ ou à l’arrivée, la casquette colorée encore sur la tête .
Anecdotes & épisodes marquants
- En 1949, il gagne la 17ᵉ étape du Tour d’Italie avec 12 minutes d’avance après une échappée solitaire de 190 km.
- En 1952, il écrase le Tour de France, en remportant 5 étapes et le classement à points lors de son dernier grand triomphe sur la Grande Boucle .
- Sa rivalité intense (et respectueuse) avec Gino Bartali façonne le cyclisme italien, plus large que le sport : elle reflète les divisions culturelles et régionales de l’Italie d’après-guerre.
Palmarès (sélection)
Grands Tours
- 5 victoires au Giro (1940, 1947, 1949, 1952, 1953)
- 2 victoires au Tour de France (1949, 1952, y compris Maillot jaune & Maillot à pois)
Classiques & Championnats
- 3 Milan‑San Remo, 5 Lombardies, 1 Paris‑Roubaix, 1 Flèche wallonne
- 3 fois Champion du Monde (1953 sur route, + 2 en poursuite)
Autres réalisations
- Multiple victoires en contre-la-montre
- Record de l’heure (source d’inspiration pour les spécialistes d’endurance)
Héritage & influence
Coppi ne se contente pas de courir, il transforme en profondeur la pratique cycliste :
- Il popularise une culture technique, médicale et tactique fondée sur le professionnalisme moderne.
- Sa marque, Equipe Coppi-Bartali, préfigure l’ère du sponsoring de masse.
- Après sa mort tragique en 1960, il devient une figure mythique : des monuments sont érigés, la Cima Coppi désigne chaque année le sommet le plus élevé du Giro
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