Bernard Hinault, le « Blaireau » indomptable du cyclisme français

Bernard Hinault, surnommé le Blaireau, est une figure incontournable de l’histoire du vélo. Pilier du cyclisme entre 1978 et 1986, à la fois redouté et respecté, il a marqué son époque avec son charisme, sa technique et son franc‑parler. Plus qu’un champion, il a incarné une forme de puissance tranquille, une posture autoritaire sur le vélo et une exigence froide dans l’exécution. Dans ce portrait, on retrace son parcours, ses grandes victoires, ses choix techniques et ce qui a forgé son aura.

Des débuts bretons au sommet du peloton

Né en 1954 à Yffiniac (Bretagne), Hinault grandit dans un environnement paysan et travaille très tôt, songeant à devenir ouvrier. Mais le cyclisme a gagné : champion de Bretagne sur piste, il affiche une disciple et une endurance étonnantes, avant de se révéler sur route, dès 1975 chez Gitane-Campagnolo. En 1978, à 23 ans, il brille sous les couleurs Renault‑Elf, devient champion de France et découvre le Tour de France – assez pour marquer les esprits.

L’autorité en action : un meneur naturel

Hinault n’est pas du genre discret. Il impose sa loi en peloton, s’assurant que ses adversaires respectent ses règles. Lors d’une demi-étape du Tour 1978, il reste calme face à un boycott des coureurs, ferme et imperturbable. Il impose son statut sans grand discours.

Palmarès : un leader complet

  • 5 Tours de France (1978, 1979, 1981, 1982, 1985)
  • 3 Tours d’Italie
  • 2 Tours d’Espagne
  • Champion du monde sur route (1980), avec également deux titres nationaux de poursuite
  • Victories in classics: Liège‑Bastogne‑Liège, Paris‑Roubaix (1981), Gand‑Wevelgem, Grand Prix des Nations… tous inscrits dans son top 10 personnel.

Son Tour 1980, frappé par la neige à Liège-Bastogne-Liège, reste gravé dans les mémoires : il l’emporte en dominant seul, malgré des doigts engourdis pour avoir souffert du gel .

Technique et matériel : un perfectionniste

Hinault est un technicien exigeant, peu enclin à accepter un matériel médiocre. Il participe à la création d’une pédale automatique avec Look, collabore avec des marques comme Gitane, Renault et La Vie Claire, dont il dit avoir « adoré cirer les pompes » lorsqu’il en porte le maillot. Sa volonté de performance passe aussi par chaque composant, de la selle Turbo à la géométrie des cadres.

Anecdotes : force et psyché

Lors de Liège‑Bastogne‑Liège 1980, il persévère malgré des conditions extrêmes, neige et froid, refusant d’abandonner. À Paris-Roubaix 1981, surnommé poussière et boue, Hinault remporte la course malgré des chutes, des crevaisons, et un terrain à pleurer. Au Tour 1984, il n’hésite pas à utiliser son poing pour repousser un manifestant — la légende du Blaireau en action.

Un style sobre, une gapette discrète

Contrairement à Merckx, Hinault n’est pas connu pour porter une gapette tape-à-l’œil. Il préfère les modèles sobres, souvent de l’équipe La Vie Claire ou Renault, en uni ou bande tricolore, ajustés sous casque.
Son style n’a jamais éclaté visuellement, mais témoignait d’une volonté : être un champion, pas un clown.

Après le vélo : la figure du mentor

Retiré des courses en 1986, il devient éleveur bovin, puis sélectionneur de l’équipe de France (1988–1993), avant d’accompagner le Tour de France côté A.S.O. Toujours fidèle à lui-même, il reste une voix de l’éthique et du respect dans le cyclisme.


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