Qui est Tadej Pogačar ?

Jeunesse et débuts en cyclisme

Tadej Pogačar est né le 21 septembre 1998 à Klanec en Slovénie. Très tôt, il se passionne pour le cyclisme et rejoint à 9 ans le club Rog Ljubljana, suivant les traces de son frère aîné. Une anecdote illustre son talent précoce : lors d’une course, le jeune Pogačar poursuivait des adolescents plus âgés, au point que l’entraîneur Andrej Hauptman crut qu’il était lâché – avant de réaliser que le benjamin s’apprêtait en fait à prendre un tour d’avance sur ses aînés. Hauptman, impressionné, deviendra plus tard son entraîneur U23 puis directeur sportif. Pogačar gravit les catégories juniors avec succès, remportant notamment le prestigieux Tour de l’Avenir 2018 à seulement 19 ans. Ces performances lui ouvrent les portes du World Tour : dès 2019, il est recruté par l’équipe UAE Team Emirates (héritière de Lampre) – sa première et seule équipe professionnelle à ce jour.

Carrière professionnelle

2019 – Révélation sur la scène internationale

Pogačar débute chez les professionnels en 2019 et se révèle d’emblée comme un prodige. À 20 ans, il remporte le Tour de l’Algarve et enchaîne avec la California (Tour de Californie) en mai, devenant le plus jeune vainqueur d’une course WorldTour par étapes. Sur la Vuelta a España (Tour d’Espagne) 2019, pour son premier Grand Tour, le Slovène réalise un exploit retentissant : il gagne trois étapes de haute montagne et monte sur le podium final à Madrid (3^e place) juste avant ses 21 ans. Il décroche également le maillot blanc de meilleur jeune sur cette Vuelta, annonçant la suite de sa carrière fulgurante.

2020 – Premier Tour de France victorieux

La saison 2020, bouleversée par la pandémie de Covid, marque l’irruption de Tadej Pogačar au plus haut niveau. Pour sa première participation au Tour de France, le jeune Slovène fait sensation. Durant l’été, il s’adjuge plusieurs victoires d’étapes sur des courses d’une semaine, puis aborde le Tour comme équipier de Fabio Aru. Très vite, Pogačar se révèle plus fort que le leader prévu et engage un duel acharné avec son compatriote Primož Roglič. Lors de l’avant-dernière étape, un contre-la-montre montagneux, il renverse la course : accusant 57 secondes de retard au départ, Pogačar réalise un chrono exceptionnel et reprend près de deux minutes à Roglič. À 21 ans, il s’empare du maillot jaune la veille de l’arrivée et devient le plus jeune vainqueur du Tour depuis 1904. Il cumule par la même occasion le maillot à pois de meilleur grimpeur et le maillot blanc de meilleur jeune. Cette victoire éclatante – comparée à celle de Greg LeMond en 1989 – suscite aussi des questions compte tenu de son âge, certains observateurs exprimant des doutes (dans le contexte sensible du cyclisme post-Armstrong) que le principal intéressé balayera fermement en affirmant que cela va « à l’encontre de tout ce que je crois ».

2021 – Confirmation et Monuments

En 2021, Pogačar confirme son statut de patron du peloton. Tenant du titre sur le Tour de France, il domine la course et la remporte à nouveau avec plus de 5 minutes d’avance sur son dauphin Jonas Vingegaard. À 22 ans, il devient le plus jeune coureur de l’histoire à conserver son titre au Tour. Cette année-là, il brille aussi sur les classiques d’un jour : en avril, il gagne Liège-Bastogne-Liège, s’imposant au sprint face au champion du monde Julian Alaphilippe. Puis en fin de saison, il triomphe sur le Tour de Lombardie (appelé aussi Il Lombardia), devenant à 23 ans l’un des rares coureurs à gagner deux Monuments la même année. Il conclut sa saison par une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo (course en ligne). Ces succès multiples – Grands Tours, classiques ardennaises et lombardes – soulignent son profil de coureur ultra-complet, capable de briller sur tous les terrains.

2022 – Rivalité naissante et doublé en Lombardie

La saison 2022 est marquée par l’émergence d’une véritable rivalité entre Pogačar et le Danois Jonas Vingegaard. Sur le Tour de France, Pogačar vise un troisième sacre consécutif. Il porte le maillot jaune en première semaine, mais dans les Alpes, lors de l’étape du Col du Granon, Vingegaard réussit à le distancer. Pogačar, épuisé par les attaques de l’équipe Jumbo-Visma, cède du temps et doit abandonner sa tunique de leader. Malgré de multiples attaques dans les Pyrénées, il ne parvient pas à renverser la situation et termine 2^e du Tour 2022 derrière Vingegaard. Fidèle à son esprit offensif, il se console en remportant quelques jours plus tard la Classique de Saint-Sébastien (sa première victoire sur sol basque) et surtout en réalisant un deuxième doublé au Tour de Lombardie. En octobre, il gagne pour la deuxième année d’affilée cette classique italienne prestigieuse, devenant l’un des rares coureurs à conserver ce titre. La même année, il avait également remporté Strade Bianche en solo, illustrant encore son brio sur les courses d’un jour. En fin d’année 2022, Pogačar se classe numéro 1 mondial UCI – une place qu’il occupera de manière solide, terminant la saison avec plus de 7 000 points, un total record jamais vu auparavant.

2023 – Domination sur les classiques et duel au sommet

En 2023, Pogačar frappe fort dès le printemps. Il accumule les victoires sur les classiques World Tour : il s’adjuge Paris-Nice en mars (sa première victoire dans la Course au Soleil), puis réalise un triplé en une semaine en avril en remportant coup sur coup l’Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne et surtout le Tour des Flandres. Sa victoire au Ronde van Vlaanderen (le Tour des Flandres), obtenue en lâchant Mathieu van der Poel sur les monts pavés, fait de lui seulement le troisième coureur de l’histoire à gagner cette classique en étant aussi vainqueur de Tour de France. Cependant, sa campagne de classiques s’achève brutalement lors de Liège-Bastogne-Liège : victime d’une lourde chute (fracture du poignet) sur la Doyenne, il doit abandonner et subir une opération, compromettant sa préparation du Tour. Malgré ce contretemps, Pogačar revient à temps pour le Tour de France 2023. Affaibli au départ, il retrouve progressivement sa forme et livre une nouvelle bataille épique face à Vingegaard. Il remporte deux étapes de montagne (dont une arrivée à Cauterets) et porte de nouveau le maillot jaune quelques jours, mais le Danois, plus régulier, reprend l’avantage. Pogačar termine encore deuxième du Tour. Sa combativité lui vaut l’admiration du public, et il conclut l’année en beauté en gagnant en octobre son troisième Tour de Lombardie consécutif. Ses performances 2023 lui valent d’ailleurs de recevoir le Vélo d’Or (trophée du meilleur cycliste de l’année) pour la deuxième fois, après un premier sacre en 2021.

Pogačar (en jaune) célèbre sa victoire sur Paris-Nice 2023 sur le podium aux côtés de David Gaudu et Jonas Vingegaard. Ce succès illustre la domination du Slovène lors des courses d’une semaine en début de saison.

2024 – La “Triple Couronne” historique

En 2024, Tadej Pogačar entre dans la légende du cyclisme. Délaissant quelque peu les classiques printanières pour se concentrer sur les Grands Tours, il réalise un enchaînement inédit depuis plusieurs décennies. En mai, il remporte le Giro d’Italia (Tour d’Italie) pour sa toute première participation, ajoutant à son palmarès le seul Grand Tour qui lui manquait. Quelques semaines plus tard, il s’aligne sur le Tour de France avec l’ambition de reconquérir le titre. Dans un duel toujours aussi intense face à Vingegaard, Pogačar prend sa revanche : il domine la troisième semaine et remporte le Tour 2024, décrochant ainsi son troisième sacre sur la Grande Boucle. Mais le chef-d’œuvre de sa saison intervient fin septembre à l’occasion des Championnats du monde sur route à Zurich. Dans une course de légende, Pogačar s’échappe en solitaire à plus de 100 km de l’arrivée et résiste à tous ses adversaires pour conquérir le maillot arc-en-ciel de champion du monde. En réalisant la même année le triplé Giro – Tour – Championnat du monde, il accomplit la Triple Couronne du cyclisme, un exploit qui n’avait plus été réalisé depuis 1987 (par Stephen Roche). Pogačar devient ainsi seulement le troisième coureur de l’histoire à réussir cet exploit dans la même saison, aux côtés d’Eddy Merckx (1974) et Roche (1987). Comme si cela ne suffisait pas, le Slovène complète son année 2024 en remportant également Liège-Bastogne-Liège (son deuxième titre sur la Doyenne) et en prolongeant sa série victorieuse au Tour de Lombardie pour la quatrième année consécutive. À 26 ans, son palmarès est déjà comparable à celui des plus grands champions, valant à certains de le comparer à Eddy Merckx dans sa capacité à tout gagner.

2025 – Nouveaux défis et régularité au sommet

En 2025, Pogačar continue d’écrire l’histoire, déterminé à conserver son statut de numéro 1 mondial. Dès le printemps, vêtu de son maillot de champion du monde, il s’aligne sur les classiques flandriennes et ardennaises avec succès. Début avril, il remporte pour la deuxième fois le Tour des Flandres (Ronde van Vlaanderen) en distançant à nouveau Mathieu van der Poel dans les derniers monts. Ce second sacre en Flandre porte à 8 le nombre de Monuments remportés par Pogačar – déjà plus que Van der Poel, signe de son incroyable polyvalence sur les classiques. Quelques semaines plus tard, il enlève Liège-Bastogne-Liège pour la troisième fois, affirmant sa suprématie sur les courses d’un jour de longue haleine. Sur le Tour de France 2025, l’objectif affiché est un quatrième titre, mais la concurrence s’annonce féroce avec un Vingegaard revanchard et l’émergence d’autres talents. Quoi qu’il en soit, Tadej Pogačar a déjà atteint un palmarès et un niveau de régularité rarissime, restant compétitif tout au long de l’année et sur tous les terrains. Sa précocité et sa constance au plus haut niveau font de lui l’un des coureurs les plus marquants de sa génération – et l’histoire n’est probablement pas terminée.

Style de course, attaques assises et entraînement

Pogačar est réputé pour son style de course offensif et son aisance technique. Grimpeur-puncheur exceptionnel, il n’hésite jamais à attaquer de loin, y compris sur des terrains variés comme les pavés flandriens ou les raidards ardennais. Une particularité qui a marqué les observateurs est sa tendance à multiplier les attaques en restant assis sur sa selle, là où la plupart des coureurs se mettraient en danseuse. Ce choix tactique, remarqué lors des classiques 2023-2024, s’explique par plusieurs facteurs techniques et physiques. D’abord, Pogačar adopte une position très avancée sur sa selle, ce qui accroît naturellement sa cadence de pédalage en restant assis. Comme l’analyse un entraîneur, « la position assise est moins coûteuse énergétiquement car le haut du corps travaille moins, et elle offre un avantage aérodynamique » (même sur des pentes raides). Pogačar lui-même confie que depuis tout petit il se sent plus efficace ainsi et que cela constitue « peut-être un avantage » sur ses rivaux. Lors de la Flèche Wallonne 2023, il est resté assis pour dominer le Mur de Huy, expliquant que se lever l’aurait fait patiner sur la route mouillée. Ce style atypique est aussi rendu possible par des choix de matériel pointus et un entraînement ciblé : Pogačar utilise des manivelles plus courtes (165 mm au lieu de 172,5 mm) pour favoriser une haute vélocité de pédalage en côte, et il s’astreint à un important travail de musculation du tronc et des jambes. Gainage, musculation en salle, exercices de cadence – sa préparation vise à lui donner la force dans les quadriceps, les fessiers et le dos pour placer ces attaques foudroyantes tout en restant assis. Son entraîneur Iñigo San Millán souligne d’ailleurs les qualités physiologiques hors-normes de Pogačar, alliées à un mental exceptionnel digne de Miguel Indurain. Le Slovène affiche une VO₂max, une endurance de base (travail en zone 2) et une capacité de récupération phénoménales, qu’il entretient par de longs entraînements en altitude et des volumes horaires élevés. Son approche de l’entraînement est marquée par la régularité et l’équilibre : il alterne séances intensives (fréquemment en montagne ou derrière scooter) et sorties d’endurance, tout en accordant de l’importance à la récupération. Pogačar a également intégré des outils modernes comme la simulation d’entraînement sur home-trainer (il a participé à des projets avec l’application MyWhoosh pour partager ses séances virtuelles) et le suivi de ses données de puissance en course. Sa préparation méticuleuse et son talent inné lui permettent d’arriver au top sur les grands rendez-vous, et expliquent qu’il soit souvent au meilleur de sa forme du printemps jusqu’à l’automne, une constance rare à ce niveau.

Équipes successives et entourage

Tadej Pogačar a connu une ascension rapide, soutenue par un entourage solide. Après ses débuts chez les jeunes du club Ljubljana, il intègre en 2017-2018 l’équipe continentale Ljubljana Gusto Xaurum, parfois surnommée Pogi Team (justement en référence à son surnom “Pogi”). Ce passage en U23 lui permet de courir à l’étranger et de se forger un palmarès chez les espoirs (Tour de l’Avenir 2018). En 2019, il signe chez UAE Team Emirates, équipe WorldTour basée aux Émirats arabes unis, dirigée par Mauro Gianetti et Joxean Matxín. Pogačar s’y intègre vite, entouré notamment de Andrej Hauptman (son mentor slovène devenu directeur sportif) et d’un entraîneur scientifique, Iñigo San Millán. Chez UAE Emirates, il trouve une structure bâtie autour de lui au fil de ses succès : des lieutenants en montagne comme Rafal Majka ou Davide Formolo, et plus récemment Adam Yates et João Almeida, l’épaulent dans les Grands Tours. L’équipe mise aussi sur de jeunes talents slovènes (Juan Ayuso, Domen Novak, etc.) pour créer un environnement familier à Pogačar. Malgré son statut de star, Pogačar est connu pour sa simplicité et son esprit d’équipe – ses coéquipiers soulignent son attitude humble et sa bonne humeur constante, même sous la pression des grandes compétitions.

En dehors de son équipe professionnelle, Pogačar bénéficie du soutien de toute une nation : la Slovénie, petit pays de 2 millions d’habitants, est devenue une terre de cyclisme grâce à lui et Roglič. Surnommé “El Rey Pogi” (le roi Pogi) ou “Baby Cannibal” (en référence à Merckx), il est déjà un héros national. Sa popularité dépasse le cadre du cyclisme : en 2021, il a été décoré de la Médaille d’or du Mérite Sportif en Slovénie, et a reçu deux fois le Vélo d’Or international. Pogačar a su s’entourer aussi d’un cadre familial et affectif stable : il partage sa vie avec la cycliste professionnelle Urška Žigart, compatriote slovène. Le couple s’est fiancé en septembre 2021 et s’est marié en 2023. Urška, championne nationale, comprend les exigences du haut niveau et l’accompagne souvent sur les courses. En 2024, Pogačar n’a pas hésité à boycotter les Jeux olympiques de Paris après que la fédération slovène n’a pas sélectionné sa compagne pour l’épreuve féminine, un choix qu’il a jugé injuste. Ce soutien mutuel illustre les valeurs de loyauté et d’attachement familial du champion.

Matériel et spécificités techniques

Pogačar accorde une grande attention au choix de son matériel, optimisé pour la performance. Depuis ses débuts chez UAE Team Emirates, il roule sur des vélos de la marque italienne Colnago. Ses premières années professionnelles, il utilisait le modèle Colnago V3Rs, puis dès 2023 il est passé sur le tout nouveau Colnago V4Rs, un cadre plus rigide et réactif développé en collaboration avec l’équipe. Pogačar a salué la meilleure nervosité du V4Rs, notant qu’il « réagit mieux quand on se met en danseuse pour attaquer ou sprinter ». Côté transmission, une évolution majeure est intervenue en 2023 : l’équipe est passée du groupe Campagnolo (qu’elle utilisait jusque-là) au Shimano Dura-Ace. Pogačar utilise désormais un groupe électronique Shimano Dura-Ace Di2 12 vitesses, avec freins à disques hydrauliques Dura-Ace . Le pédalier est équipé d’un capteur de puissance intégré (Shimano FC-9200P) et monté le plus souvent avec des plateaux 54/40 dents, même si pour les cols il peut opter pour des combinaisons plus légères. Les manivelles, comme mentionné, sont parfois choisies en 165 mm sur les courses accidentées afin de favoriser sa cadence de pédalage.

Depuis 2023, les roues de Pogačar sont fournies par Enve, en remplacement des Campagnolo Bora Ultra des années précédentes. En entraînement il roule sur des jantes Enve 45, tandis qu’en course il utilise principalement les Enve SES 4.5 plus profilées (ou différentes hauteurs de la gamme SES selon le terrain). Ces roues sont chaussées de pneumatiques Continental GP5000 TR tubeless ready (ou déclinés en version TT/AllSeason selon les conditions). Notons que Pogačar a gagné Paris-Roubaix Espoirs en 2018 sur des boyaux, mais il n’a disputé Paris-Roubaix chez les pros qu’en 2025 (une nouvelle aventure pour lui). Pour les pavés du Nord, il a probablement opté pour des sections plus larges de 30 mm et une pression adaptée, testant le matériel en amont.

Le poste de pilotage de Pogačar est un autre élément optimisé : il utilise le combo cintre-potence monobloc Colnago CC.01 en carbone, très épuré, avec les cocottes légèrement orientées vers l’intérieur pour une position plus aérodynamique des mains. Sa selle est un modèle Prologo Dimension, qu’il positionne extrêmement avancée sur chariot, parfois au-delà des marques recommandées, pour adopter sa fameuse position assise en avant. Ce réglage millimétré lui permet d’être “sur le bec de selle” lors des ascensions. Il utilise des pédales automatiques Shimano Dura-Ace (auparavant il était équipé en Look Keo Blade). Les porte-bidons sont fournis par Elite (Custom Race Plus) et le compteur GPS par Wahoo.

Enfin, question poids, son vélo Colnago V4Rs atteint tout juste la limite UCI de 6,8 kg dans la configuration course. Hors contre-la-montre, où il dispose d’un modèle spécifique Colnago K.One à freins à disque, l’ensemble de son matériel est conçu pour trouver le meilleur compromis entre légèreté, rigidité et aérodynamisme. Ces spécificités techniques, combinées à l’expertise des mécaniciens de son équipe, donnent à Pogačar la confiance pour exploiter pleinement son talent, que ce soit en haute montagne, sur les chronos ou dans les sprints en petit comité.

Tadej Pogačar sur son Colnago V4Rs équipé en Shimano Dura-Ace, ici au départ de Liège-Bastogne-Liège 2025 avec son maillot arc-en-ciel de champion du monde. L’équipe UAE Emirates a optimisé son poste de pilotage (cintre monobloc Colnago) et sa position très avancée sur la selle, favorisant ses attaques assises redoutables.

Principaux records et distinctions

Malgré son jeune âge, Tadej Pogačar a déjà inscrit son nom à côté de plusieurs records et performances de référence dans l’histoire du cyclisme :

  • Plus jeune vainqueur du Tour de France à l’ère moderne : en 2020, à 21 ans, il est le plus jeune lauréat depuis 1904. Il est également, en 2021, le plus jeune coureur à remporter deux Tours consécutifs, conservant son titre à 22 ans.
  • Victoires dans les Monuments : avec 8 victoires en classiques Monument (au printemps 2025), il possède déjà l’un des plus grands palmarès de classiques de ces dernières décennies. Il est, par exemple, devenu en 2023 le plus jeune coureur à réaliser le doublé Tour de France – Liège-Bastogne-Liège la même année. En remportant le Tour des Flandres 2023, il fait partie des très rares vainqueurs du Tour à triompher également sur cette classique flandrienne exigeante.
  • Record de points UCI : en 2021, Pogačar termine l’année avec un total dépassant les 6 000 points UCI, du jamais vu dans le classement mondial (il sera même le premier à franchir la barre des 7 000 points en 2022). Cette domination souligne sa régularité et sa polyvalence tout au long de la saison.
  • Triple Couronne : Pogačar est entré dans le cercle ultra-restreint des auteurs de la Triple Crown en 2024, en remportant le Giro, le Tour et le Championnat du monde sur route la même année. Il est le 3^e coureur de l’histoire à réussir cet exploit dans la même saison, égalant des légendes comme Eddy Merckx et Stephen Roche. Cette performance hors norme a définitivement assis son statut de champion complet.
  • Palmarès précoce : avant même ses 25 ans, Pogačar comptait déjà deux Tours de France, cinq Monuments (dont un doublé historique sur Lombardie), un podium sur un Grand Tour dès sa première tentative (Vuelta 2019) et une médaille olympique. Il détient aussi le record du plus jeune podium sur un Grand Tour depuis 1974, grâce à sa 3^e place sur la Vuelta 2019 obtenue à 20 ans.

En plus de ces records, Pogačar a reçu de nombreuses distinctions honorifiques : double lauréat du Vélo d’Or (2021 et 2024), il a été élu sportif slovène de l’année à plusieurs reprises. Il a également été décoré par son pays pour contribution au rayonnement sportif de la Slovénie. Sa cote de popularité est immense – il est souvent comparé à Eddy Merckx pour son appétit de victoires tous terrains, au point que la presse a évoqué une “Merckxite aiguë” en parlant de lui.

Rivalités et « dauphin » de Pogačar

Le règne de Tadej Pogačar s’est construit en parallèle d’une rivalité mémorable avec Jonas Vingegaard. Le Danois est sans conteste le principal adversaire de Pogačar depuis 2021. Les deux hommes se sont partagés les deux premières places du Tour de France quatre années de suite (2021 à 2024) – Pogačar vainqueur en 2021 et 2024, Vingegaard en 2022 et 2023. Ce mano a mano au sommet, déjà considéré comme l’un des plus grands duels de l’histoire du Tour, a vu chacun pousser l’autre dans ses retranchements. Vingegaard, grimpeur au tempérament plus défensif, a souvent été qualifié de « dauphin » de Pogačar dans les médias français, notamment lorsqu’il pointait derrière lui au classement mondial ou sur certaines épreuves. En septembre 2023, par exemple, Vingegaard est devenu le nouveau dauphin de Pogačar au classement UCI, s’installant à la 2^e place mondiale juste derrière le Slovène. Toutefois, la rivalité a tourné à l’avantage du Danois sur deux Tours consécutifs, montrant que le dauphin savait se muer en requin. Pogačar et Vingegaard se vouent un respect mutuel – célèbre image que celle de Jonas attendant Tadej après sa chute dans le Tour 2022 pour un fair-play salut – et se poussent chacun à élever leur niveau. Au-delà de Vingegaard, Pogačar a aussi comme rivaux déclarés des champions comme Mathieu van der Poel, Wout van Aert ou Remco Evenepoel sur les courses d’un jour. Evenepoel, d’ailleurs, a occupé à d’autres moments la place de dauphin de Pogačar au classement UCI (notamment fin 2022). Néanmoins, Jonas Vingegaard reste souvent identifié comme le dauphin par excellence, tant leurs carrières se répondent en miroir. Cette concurrence stimulante rappelle les grandes oppositions du passé (Anquetil-Poulidor, Coppi-Bartali, etc.), et le public savoure chacune de leurs confrontations directes, que ce soit sur les pentes du Tourmalet, les cols du Jura ou les ascensions virtuelles sur les réseaux sociaux.

En définitive, Tadej Pogačar s’est affirmé en quelques années comme un champion d’exception, alliant un palmarès précoce, une polyvalence rare et une personnalité appréciée. Ses attaques tranchantes, son sourire juvénile et sa soif de victoire ont redonné un souffle nouveau au cyclisme contemporain. À seulement 26 ans, il a déjà marqué l’histoire de son sport, tout en laissant entrevoir de nouveaux chapitres glorieux à écrire. Sa biographie s’enrichit chaque saison de nouveaux exploits et anecdotes – et nul doute qu’au rythme de ses succès, l’ère Pogačar ne fait que commencer.

Sources : Les informations ci-dessus proviennent exclusivement de sources fiables et vérifiées, notamment L’Équipe, Cyclingnews, Cyclism’Actu, FloBikes/AFP, ainsi que les pages Wikipédia francophone et anglophone de Tadej Pogačar.


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