Eddy Merckx : le « Cannibale » qui a tout dévoré sur son passage

Difficile d’imaginer un nom plus gravé dans le marbre du cyclisme qu’Eddy Merckx.
À lui seul, il incarne une époque, une philosophie de la course, et une certaine idée de la domination absolue. Pourtant, derrière les chiffres vertigineux de son palmarès, il y a aussi un homme, des choix techniques, des échecs, des blessures… et une gapette orange devenue mythique.

Dans cet article, on revient sur la carrière hors normes du coureur belge, sur les moments clés qui ont fait sa légende, et sur les équipements qu’il a contribué à rendre iconiques.

Naissance d’un ogre

Eddy Merckx naît à Meensel-Kiezegem en Belgique en 1945. Il découvre le cyclisme très jeune et commence à courir dès ses 16 ans. Rapidement, son instinct de gagne et son goût pour l’effort le distinguent des autres. À 19 ans, il est déjà champion du monde amateur. Deux ans plus tard, il rejoint les rangs professionnels chez Peugeot-BP.

Mais c’est chez Faema (1968-1970), puis surtout Molteni (1971-1976), que sa légende prend forme. Merckx n’est pas juste un coureur talentueux, il écrase la concurrence. Et ce, dans tous les formats : Grands Tours, classiques, courses d’un jour, contre-la-montre, montagne…

On ne lui a pas donné son surnom de « Cannibale » pour rien.

Un palmarès à couper le souffle

Son CV est presque irréel :

  • 525 victoires officielles, un record inégalé à ce jour
  • 5 Tours de France (1969, 1970, 1971, 1972, 1974)
  • 5 Giros d’Italia
  • 1 Vuelta
  • 3 titres de champion du monde
  • Toutes les classiques monument remportées (Milan-San Remo 7 fois, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège, etc.)
  • Vainqueur du triple couronne cycliste en 1974 (Tour + Giro + Championnat du monde la même année)

Il n’a laissé aucun pan du cyclisme intact. Que ce soit sur route, en chrono ou sur piste, Merckx a dominé avec une régularité presque inhumaine.

Le jour où il a écrasé le Tour… à lui tout seul

S’il fallait retenir une seule performance pour illustrer son panache, ce serait peut-être l’étape de Mourenx lors du Tour 1969.
Ce jour-là, il attaque à 130 kilomètres de l’arrivée, seul, en montagne, face à un peloton incapable de suivre. Il remporte l’étape avec 8 minutes d’avance sur ses poursuivants.

Dans la montée du Tourmalet, ses adversaires pensaient qu’il bluffait. En haut de l’Aubisque, ils comprenaient qu’il venait de réécrire les règles du cyclisme.

Une attention maniaque à l’équipement

Eddy Merckx n’était pas qu’un athlète exceptionnel, c’était aussi un technicien pointilleux. Il accordait une grande importance à son matériel, à la géométrie de ses cadres, à la position de sa selle, au choix des composants.

Ses vélos les plus emblématiques :

  • Peugeot PX10 (début de carrière)
  • Masi Gran Criterium (notamment pour ses records d’heure)
  • Faema & Molteni custom avec tubes Columbus, groupe Campagnolo Record, selles Brooks ou Cinelli selon les époques

Merckx a aussi été parmi les premiers à utiliser des roues spécifiques pour le chrono, à tester différents galets de dérailleur, ou à ajuster ses leviers de freins en fonction du type d’étape.

Et bien sûr, après sa carrière, il a fondé sa propre marque, Eddy Merckx Cycles, qui produit encore aujourd’hui des vélos haut de gamme (notamment le modèle “525”, clin d’œil à son nombre de victoires).

Et la gapette dans tout ça ?

Impossible de parler d’Eddy Merckx sans évoquer la célèbre gapette orange Molteni, à visière relevée, arborée fièrement sur des centaines de podiums.
C’est devenu un symbole. Un manifeste visuel. Une casquette simple, en coton, avec un marquage noir et blanc, entrée dans l’histoire du sport.

Aujourd’hui encore, de nombreux fans la portent comme un hommage – ou comme un acte de style rétro.

Une fin de carrière à l’image de sa vie : intense

En 1975, Merckx est victime d’une chute qui lui fracture la mâchoire. Il reviendra… mais n’aura plus tout à fait la même domination.
Il mettra un terme à sa carrière en 1978.

Mais il restera une figure omniprésente du cyclisme mondial : consultant, organisateur d’événements, ambassadeur, mentor. Jusqu’à ce jour, il continue de fasciner par son exigence, sa passion… et sa longévité.

Ce que nous apprend Eddy Merckx

Sa carrière est une source d’inspiration pour les coureurs… mais aussi pour les amoureux du style à vélo.
Car Merckx, c’était aussi l’élégance d’un maillot bien taillé, la rigueur d’une tenue cohérente, l’image soignée d’un cycliste qui respectait l’éthique et l’esthétique de son sport.

Et si tu veux t’inspirer de son style, tu peux commencer par une belle gapette vintage. Molteni, bien sûr.

Nationalité : belge
Surnoms : Le Cannibale, L’Ogre de Tervueren, Jack Palance
Période pro : 1965–1978 (Peugeot, Faema, Molteni…)

Palmarès officiel

  • 11 victoires en Grands Tours : 5 Tours de France (1969–1972, 1974), 5 Giros d’Italia (1968, 1970, 1972–1974), 1 Vuelta (1973)
  • Toutes les Classiques Monument (dont 7 Milan‑San Remo, 5 Flèche Wallonne, Liegi, Roubaix…)
  • 3 titres de Champion du monde sur route : 1967, 1971, 1974
  • Records hors route : vainqueur des classements par points et de montagne dans plusieurs GT, vainqueur du Super Prestige Pernod (1969–1975)

Anecdotes & faits marquants

  • En 1974, il réalise l’exploit rare du Triple Crown : victoire au Giro, au Tour et au championnat du monde .
  • Lors du Tour 1969, il inflige une défaite historique à ses adversaires en remportant la 17ᵉ étape avec près de 8 minutes d’avance après une échappée de 130 km .
  • Connu pour sa passion du matériel : il remplace ses leviers MAFAC par des Universal plus fiables, puis s’offre un vélo Masi haut de gamme.
  • On le disait polyglotte, capable de se débrouiller dans une quinzaine de langues .

Matériel & équipements emblématiques

  • Vélos : tubes Columbus / Campagnolo sur Peugeot, puis sur Faema et surtout sur Molteni. Il a même lancé sa marque “Eddy Merckx Bikes” en hommage à ses 525 victoires.
  • Casque/gapette : en peloton, il portait souvent la célèbre gapette Molteni orange, symbole de puissance et de domination.
  • Pneus & composants : travaillait en collaboration avec Campagnolo et Michelin sur les améliorations techniques.
  • Équipement route : guidons musculés, leviers de freins ergonomiques, tenues réalisées sur mesure pour concilier aérodynamisme et confort.

Héritage & post-carrière

  • Il détient un nombre record de 525 victoires sur route et piste.
  • Son vélo « 525 » lancé en 2024 reprend sa philosophie : robustesse, polyvalence, performance.
  • Toujours actif autour du cyclisme, il gère la marque, conseille des athlètes, et reste un ambassadeur intemporel du vélo .
  • En 2024, à 79 ans, il souffrait d’une fracture de la hanche après une chute. Sa résilience continue de marquer les esprits .


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